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LES THÉRAPIES COMPORTEMENTALES ET COGNITIVES
Traitement de référence dans la prise en charge de l’ensemble des troubles anxieux sans dépression, la thérapie comportementale et cognitive (TCC) vise à « désensibiliser » rapidement un patient par l’exposition à la situation à l’origine de cette peur excessive et par l’apprentissage de nouveaux comportements adaptés.
Les thérapies cognitives et comportementales (TCC), parmi lesquelles figurent la thérapie par réalité virtuelle (TRV), sont une forme de psychothérapie très utilisée depuis les années 1970 dans la prise en charge des troubles anxieux. C’est le seul traitement de référence pour les phobies spécifiques, selon la Haute Autorité de Santé (HAS). Les TCC sont également efficaces pour traiter l’ensemble des troubles anxieux sans dépression : l’état de stress post-traumatique (ESPT ou PTSD en anglais), le trouble anxieux généralisé (TAG), le trouble d’anxiété sociale, le trouble obsessionnel compulsif (TOC) et le trouble panique.
Une TCC est toujours réalisée par un médecin psychiatre - la prise en charge est alors garantie par l’assurance maladie ainsi que par certaines mutuelles - ou par un professionnel de santé formé à cette technique (notamment les psychologues). En plus d’apporter un soutien psychologique, une TCC vise, à résoudre au cours d’une thérapie courte et validée scientifiquement, le trouble anxieux du patient « ici et maintenant ».
QU'EST-CE QU'UNE THÉRAPIE COMPORTEMENTALE COGNITIVE ?
Une thérapie comportementale et cognitive (TCC) permet de « désensibiliser » une personne atteinte d’un trouble anxieux, notamment d’une phobie spécifique. Avec l’aide du thérapeute, le patient va apprendre puis appliquer de nouveaux comportements dans les situations où il est confronté à l’objet de sa peur excessive. Une fois la thérapie terminée, le patient est capable de reproduire de façon autonome les techniques apprises et ainsi de surmonter son trouble anxieux.
Thérapie de quelques mois, une TCC comporte entre 12 et 25 séances (en cas de troubles anxieux non compliqué). Elle est réalisée en étroite collaboration et en échange constant avec le thérapeute. Une TCC s’appuie sur les techniques d’exposition : chaque séance, à raison d’une par semaine, va être utilisée pour exposer progressivement le patient à la situation qui l'effraie avec le soutien du thérapeute qui le conseille et l’aide à trouver des solutions. Enfin, le patient « s’entraîne » et continue sa progression entre chaque séance avec des tâches à réaliser dans la vie de tous les jours.
La relaxation est également utilisée dans les TCC, notamment dans la gestion et la prévention d’une attaque de panique ou d’une angoisse. C’est le cas avec les techniques corporelles comme la relaxation musculaire et les exercices respiratoires.
La thérapie par réalité virtuelle (TRV) qui fait partie des TCC, fonctionne sur les mêmes principes avec une efficacité comparable. Le seul changement notable est la méthode d’exposition : au lieu d’être confronté à son anxiété dans le monde réel, le patient est immergé dans un environnement numérique via un casque de réalité virtuelle.
Les étapes préalables à une thérapie comportementale et cognitive
Avant de commencer une thérapie comportementale et cognitive (TCC), le thérapeute va chercher à définir avec le patient les objectifs du traitement et établir une bonne relation avec ce dernier. Une TCC repose en effet, sur la collaboration participative entre le thérapeute, qui transmet les techniques adaptées, et son patient, qui s’entraîne et met en pratique.
Les 2 ou 3 entretiens préalables à une TCC incluent une analyse fonctionnelle qui a pour objectif de préciser les difficultés du patient et établir la stratégie thérapeutique. Réalisée à partir de grilles et de modèles, l’analyse fonctionnelle permet d’identifier les situations déclenchantes et les réactions engendrées en termes d’émotions, de pensées et de comportements.
Le déroulement d’une séance de thérapie comportementale et cognitive
Une séance dure 45 minutes environ et elle est hebdomadaire. Elle suit un ordre du jour précis qui tient compte du schéma établi au début de la thérapie comportementale et cognitive (TCC) et de la progression du patient. Ainsi, le programme est connu avant chaque séance et fixé d’un commun accord entre le thérapeute et son patient.
Entre chaque séance, le patient doit s’entraîner en réalisant des mises en situation. Fixés préalablement par le thérapeute, ces exercices sont débriéfés au début de la séance suivante.
THÉRAPIES COMPORTEMENTALES ET COGNITIVES ET AUTRES TRAITEMENTS
Le traitement des troubles anxieux sans dépression repose sur les thérapies comportementale et cognitive (TCC). C’est le cas des phobies spécifiques où la TCC est le seul traitement de référence, selon la HAS. Pour les phobies spécifiques, « aucun médicament n’a apporté la preuve de son efficacité » et aucun ne dispose d’une autorisation de mise sur le marché en France. À noter toutefois que la prescription d’anxiolytiques est possible sur une courte durée quand une phobie spécifique occasionne une anxiété exacerbée.
Pour les autres troubles anxieux, les TCC est l’un des traitements de référence avec d’autres thérapies et/ou des médicaments.
¤ L'intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires, ou EMDR (eye movement desensitization and reprocessing), est une forme de psychothérapie utilisée dans le traitement de l’état de stress post-traumatique (ESPT ou PTSD en anglais). C’est l’autre traitement de référence avec la TCC pour ce type de trouble anxieux.¤ Les antidéprésseurs, en particulier ceux agissant sur la recapture de la sérotonine (ISRS), peuvent traiter certains troubles anxieux. Avec la TCC, c’est l’autre option possible pour l’EPST, le trouble anxieux généralisé (TAG), le trouble d’anxiété sociale, le trouble obsessionnel compulsif (TOC) et le trouble panique. En revanche, associer la TCC avec des antidépresseurs n’est pas recommandé sauf pour l’EPST et les formes sévères de TOC.¤ Les anxiolytiques sont des médicaments destinés à soulager rapidement l’anxiété. Leur utilisation est limitée à la prise en charge des formes aigües du TAG ou quand une attaque de panique se prolonge.